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Article
8 mai 2024
par Thomas Le Gourrierec

Lunar Gateway : dernier stop avant Mars !

  • La station spatiale Gateway - Artemis IV ©NASA
  • La structure primaire du HALO de la station spatiale Gateway illuminée ©NASA
  • La station spatiale Gateway - Artemis IV ©NASA
  • La station spatiale Gateway - Artemis IV ©NASA
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À partir de 2028, la station Lunar Gateway, qui orbitera autour de la Lune, constituera une base avancée, un « refuge spatial » dans lequel pourront séjourner les astronautes amenés à explorer notre satellite. Elle fera également office de hub de communication, de port d’amarrage pour vaisseaux en visite, ainsi que de laboratoire… Avant de servir, dans le futur, d’étape de ravitaillement sur la longue route menant vers Mars !

C’est un espace exigu bardé de boutons et voyants lumineux, dont l’aspect clinique fait songer à celui d’une salle blanche de laboratoire. Pas question ici de s’embarrasser de fioritures, chaque mètre cube doit être optimisé. La raison ? Dès 2028, quatre astronautes de la mission Artemis IV cohabiteront dans ce module d’habitation baptisé i-Hab, qui orbitera autour de la Lune puisqu’il constituera l’un des compartiments de la station Lunar Gateway. A l’intérieur, les occupants louvoieront en apesanteur entre le sas d’entrée, le poste de travail où ils pianoteront sur leur ordinateur, les cabines privées où ils dormiront, les consoles qui leur permettront de commander l’apport en oxygène ou eau potable, ou encore le bocal destiné à faire pousser des salades !

Si les missions dureront au départ quelques jours, il sera possible de séjourner, par la suite, jusqu’à 3 mois dans cette base avancée. Grâce à elle, les hôtes pourront approfondir l’exploration de la Lune et établir une présence bien plus durable que lors des allers-retours réalisés par les missions Apollo dans les années 60. Lunar Gateway leur facilitera grandement la tâche, offrant par exemple de laisser derrière eux le vaisseau spatial les ayant conduit jusqu’ici et de rallier la surface lunaire grâce à un atterrisseur beaucoup plus facile à manier. Cette manœuvre pourra s'effectuer lorsque la station spatiale se trouvera à son plus proche de la Lune, c’est à dire à environ 3000 kilomètres environ du pôle Nord.

En plus de sa fonction originelle, cette nouvelle base avancée constituera un hub de communication, ainsi qu’un véritable laboratoire. Grâce à ce dernier, il sera par exemple possible d’étudier l’impact des radiations sur l’homme, de collecter des particules de poussière issues d’astéroïdes ou comètes, ou encore d’utiliser les ondes radio basse fréquence pour en savoir davantage sur le Big Bang. Lunar Gateway offrira également de piloter un véhicule Rover évoluant sur la Lune avec beaucoup plus de facilité que si la tâche était effectuée depuis la Terre, ou encore de stocker des échantillons lunaires destinés à être envoyés sur la Planète Bleue.

Les différentes parties de la station spatiale seront assemblées progressivement, de 2026 à 2031, durant différentes missions du programme Artemis. Dans le futur, cet avant-poste offrira aux humains de travailler leurs capacités de survie dans l’espace lointain, avec en ligne de mire les missions habitées vers Mars. Il devrait même constituer une étape sur le trajet de la Terre vers la Planète Rouge, servant de « station-service » destinée à assurer le ravitaillement des vaisseaux. Des scientifiques évoquent l’idée d’électrolyser l’eau, qui serait présente sur la Lune sous forme de glace, afin d’utiliser l’hydrogène et l’oxygène comme propulseurs liquides pour les engins spatiaux. De quoi voir très loin !